Russie

A LA DECOUVERTE DE BATOUIEV/EKATERINBOURG (RUSSIE) avec Alexeï Ivanov: Le dernier Afghan (Editions Rivages/Noir)

La ville de Batouïev où se déroule le roman est fictive. Mais, selon les connaisseurs de la Russie, elle est inspirée de Ekaterinbourg, la quatrième ville de Russie avec Un million et demi d’habitants. Elle est le centre administratif du district fédéral de l’Oural. Au pied du massif de l’Oural, elle constitue le passage naturel entre la Russie européenne et la Sibérie. « Tout autour s’étendait la ville de Batouïev, avec ses immeubles de cinq étages typiques et ses peupliers d’avril. Ses câbles, tramways, feux tricolores, petites voitures et piétons. (…) Les peupliers n’étaient pas à la taille de Batouïev, les rues n’avaient pas la largeur requise. Les béances ouvertes par des chantiers qui s’éternisaient étaient dissimulées derrière de longues palissades. La ville, grande, mais encore grossière, se tapissait derrière les épaules de gratte-ciel disposés de biais. (…) Guerman fila sans encombre sur les boulevards des quartiers dortoirs, à travers les zones industrielles et la banlieue pavillonnaire. (…) Dans le centre, au milieu des quartiers du comité de district, des tours dressaient leurs multiples facettes de verre noires et bleues, presque aussi hautes que des gratte-ciel. »

Guerman Nievoline, surnommé l’Allemand en raison de son prénom, est le chauffeur d’un fourgon blindé qui transporte des sacs d’argent qui contiennent la recette d’un centre commercial. Il braque les autres convoyeurs de fonds, transfère le butin dans le coffre de sa voiture puis l’enterre dans une cave secrète de la datcha du père de sa compagne, Tatiana qui n’est au courant de rien. Il règle des dettes, place une partie de l’argent et veut quitter la ville pour échapper à ses poursuivants. (suite…)

KIRKENES par Olivier Truc: Les chiens de Pasvik (Editions Métailié et points)

Kirkenes, 5000 habitants, est située à l’extrême-nord de la Norvège, à 7 km de la frontière avec la Russie et à 35 km de la Finlande. « Le portique chinois traînait depuis l’été passé au croisement des rues du Docteur Wessel, l’artère piétonne commerciale, et Hans Kierkegaard. (…)Ils longeaient la mine de fer de Sor-Varenger, la seule raison d’être de la ville de Kirkenes, exploitée à fonds perdus depuis un siècle par les Norvégiens pour marquer leur souveraineté face aux Russes. (…) Il s’approcha de la fenêtre qui donnait sur la petite place de la bibliothèque. Elle était vide en cette fin d’après-midi, mais elle s’animait parfois le week-end, surtout les jours de marché. Le centre-ville était déserté la plupart du temps, quand les touristes du Hurtigruten ne déambulaient pas dans les rues, ce qui arrivait rarement. Ils préféraient le musée de la frontière, le monument du soldat soviétique libérateur ou la grotte d’Anders, où les habitants se réfugiaient pendant les bombardements de la Deuxième guerre mondiale. (…) Le vent habituel s’engouffrait dans la principale rue commerçante de Kirkenes et, à cette heure-ci, soleil disparu depuis longtemps, plus personne ne traînait dans les rues. Kirkenes montrait le visage sans artifice d’une cité de l’Arctique. »

Aux confins de l’Arctique, la frontière entre la Norvège et la Russie. Un troupeau de franchit cette frontière pour se nourrir d’un lichen succulent en Russie. Des chiens errants s’attaquent à ces rennes. Faire revenir du côté norvégien le troupeau aventureux ne va pas de soi. Les gardes-frontières des deux pays se rencontrent pour en négocier les modalités et organiser une action commune de rapatriement. Les deux parties sont d’autant plus sur les nerfs que les rennes appartiennent à Piera Kyrö, un éleveur sami, le peuple autochtone établi sur les quatre pays frontaliers (Norvège, Finlande, Suède et Russie) pour lequel ces frontières divisent artificiellement leurs terres ancestrales. (suite…)

SAINT PETERSBOURG par Andrei Constantinov: Banditsky! (La Manufacture de livres et Points)

Saint Petersbourg, deuxième ville de Russie après Moscou, 5,3 millions d’habitants, au nord-ouest du pays, sur le delta de la Neva, au fond du golfe de Finlande, deuxième port russe sur la Baltique. Elle a été la capitale de l’Empire russe de 1712 à 1917. Son ensemble architectural exceptionnel témoigne de cette époque. Elle a été surnommée la « Venise de la Baltique » en raison de ses rivières et canaux bordés de palais. Outre le Musée de l’Ermitage, elle compte de nombreux autres monuments célèbres tels que le palais d’Eté, la forteresse Pierre-et-Paul, l’Amirauté, le palais d’Hiver, le monastère Alexandre Nevski et plusieurs résidences impériales. La perspective Nevski est une avenue remarquable de 4,5 kilomètres au centre de la ville.

« Banditsky ! » décrit l’envers du décor, l’histoire de la pègre et des mafias depuis le début du XVIIIème siècle jusqu’aux années 2010. Rapines, corruption, pillages, vols de chevaux, meurtres et bandes criminelles organisées constituent un fléau pour les habitants de la ville. Barrages et couvre-feux sont instaurés pour limiter les actions des malfaiteurs. Rien n’y fait. L’incompétence et la corruption des policiers laissent libre cours aux exactions de groupes de plus en plus violents que rejoignent des militaires armés à la fin du XIXème siècle. Des malfaiteurs deviennent célèbres. Leurs méthodes leur valent des surnoms tels que « aristocrates », « casseurs » ou « discrets ». (suite…)