Mois: juillet 2020

A LA DECOUVERTE DE BELGRADE (SERBIE) avec Christian Schünemann et Jelena Volic : Couleur pivoine (Editions Héloïse d’Ormesson)

SCHUNEMANN VOLIC PIVOINE« Elle descendit du tram sur le boulevard de la Libération, au niveau de l’Ecole vétérinaire, et remonta l’artère sur quelques mètres pour tourner dans la rue Louis-Pasteur. (…) Le soleil éclairait la rue du Prince Mihailov depuis l’ouest, illuminant les façades colorées, les stucs, les ornements et les pilastres – toute la pompe du XIXème siècle, ce temps où l’on vouait déjà les Habsbourg aux gémonies tout en continuant à cultiver leur style architectural. (…) Ils longèrent une allée de peupliers, passèrent devant le stade de l’Etoile rouge puis devant la forêt de Banjica qui avait abrité jadis un camp de concentration et où se dressait désormais un monument à la mémoire des milliers de victimes assassinées là pendant la Seconde Guerre mondiale par les occupants allemands. (…) Derrière les vitres teintées surgit la forteresse de ,Kalemegdan, la colline escarpée située à l’extrême nord de la vieille ville où se trouvaient des vestiges de vieilles pierres et de murs que les Turcs avaient bâtis plusieurs siècles auparavant. Tout au bout se dressait un immense monument d’une laideur ahurissante datant de la fin du XIXème siècle. Cette statue du messager de la victoire, portant la colombe de la paix sur son bras tendu, marquait le confluent entre le Danube et la Save. (…) Le pont de Branko, le chas de l’aiguille donnant accès au centre-ville de Belgrade était, comme toujours, embouteillé. »

Un couple de retraités serbes tués de balles dans la nuque dans le village de Talinovac dans le Kosovo. Il n’en faut pas plus pour raviver l’hostilité entre Serbes et Albanais. Milos et Ljubinka Valetic avaient accepté de quitter le centre de réfugiés où ils étaient hébergés pour s’établir dans une maison en territoire kosovar dans le cadre d’un programme de l’Union européenne pour le rapatriement des réfugiés serbes. L’enquête menée par les autorités locales ne donne rien. En Serbie, le mobile ne fait aucun doute. Les meurtriers ne peuvent être que des nationalistes albanais qui s’opposent au retour de Serbes au Kosovo dont ils sont originaires. (suite…)

LOS ANGELES par Michael Connelly : En attendant le jour (Editions Calmann-Levy et Livre de poche)

CONNELLY ATTENDANT LE JOUREntre mer, plages, vallées et collines. Ecartelée par de multiples échangeurs et autoroutes urbaines. Traversée par de larges boulevards et avenues. Gratte-ciels cohabitant avec des maisons résidentielles, L.A. est une métropole de contrastes et de démesure. « L’immeuble d’appartements se trouvait quelques centaines de mètres au nord de Melrose Avenue, dans un quartier de magasins et des restaurants très populaires auprès des jeunes. (…) Trent lui indiqua le chemin à suivre pour gagner Sherman Way et prendre à l’ouest vers la 405. Elle pourrait ensuite s’engager dans le freeway, le descendre jusqu’à la bretelle de sortie de Burbank Boulevard, revenir à Van Nuys et achever ainsi un périple rectangulaire. (…) Elle sortit à Vanowen Street et pris Sepulveda Boulevard, direction sud. (…) Elle vit le feu changer au croisement, traversa et suivit la 5ème Rue jusqu’à Main Street. (…) Elle traversa Santa Monica Boulevard et continua vers le nord sans cesser de vérifier les rues jusqu’à Sunset Boulevard. Puis elle prit à droite, vers la 101. (…) Elle eut droit à une carte montrant que Wrightwood Drive était en retrait de Mulholland Drive, sur le versant nord des Santa Monica Mountains. (…) Elle se traîna lamentablement sur la route pour passer d’Hollywood à la Valley. »

Depuis que sa plainte pour harcèlement contre le lieutenant Olivas a été rejetée, l’inspectrice Renée Ballard a été reléguée au quart de nuit où elle a John Jenkins comme coéquipier. Au cours de la même nuit, ils son appelés pour trois affaires différentes. D’abord, une vieille dame leur déclare que son portefeuille lui a été volé chez elle, sans doute pendant qu’elle promenait son chien. Elle a reçu un mail d’alerte à la fraude. Quelqu’un a essayé de faire un achat en ligne avec sa carte de crédit. L’opération permet aux policiers de remonter jusqu’à une chambre de motel où le voleur a entreposé le butin d’autres larcins du même genre. Il est trouvé en possession d’armes qui ont servi lors d’un braquage. (suite…)

MORT D’UN ECRIVAIN (9)

OKŁADKA---JPGLes neuf premiers chapitres de « Mort d’un écrivain », le polar de Rafaël Nedzynski, sont disponibles sur polarsethniques.wordpress.com sous la rubrique « Mes polars ».

Le roman en entier est publié en version numérique par kobo.com

CHAPITRE 9

Le circuit du matin lui confirme que les taggeurs n’opèrent plus dans le quartier. Le temps gris ne l’inspire pas. Il s’attarde au comptoir du bistrot, lit le journal de la première à la dernière page, rachète deux paquets de cigarettes, en fume une chemin faisant.

Yvon l’attend impatiemment sur le pas de l’atelier et l’accueille avec enthousiasme.

  • Darius, il faut que je te parle.

Charlie s’approche de lui pour se faire caresser. Darius est plus circonspect.

  • Ecoute, je…

  • Viens. Je n’en ai pas pour longtemps. Mais tu ne regretteras pas de m’avoir écouté.

Il le précède dans l’escalier et entre dans le bureau. Jérôme est assis à proximité du téléphone, l’air ennuyé.

  • Laisse-nous, professeur. Je m’occupe du standard. Vas voir Raj à l’atelier. Il a du boulot pour toi.

  • O.K. Yvon.

Il salue Darius en sortant, goguenard mais compatissant. (suite…)

PORTSMOUTH par Graham Hurley : Les quais de la blanche (Editions du Masque et Folio policier)

HURLEY BLANCHE« L’avion bourdonna au-dessus des faubourgs de Gosport, avant de descendre vers le rivage battu par les vents, la masse noire du port de Portsmouth disparaissant sous son nez. Au-delà du port et des ombres sinistres du chantier naval s’étendait la ville elle-même, île sertie par les lumières des réverbères. (…) Ashburton Road était l’une des rues qui partant du cœur commerçant de Southsea, montaient vers le nord. Au XIXème siècle, ces imposantes maisons mitoyennes avaient appartenu à des familles d’armateurs et de riches négociants – fondement social d’un nouveau mode de vie au bord de la mer – mais, depuis lors, bien des marées avaient balayé la ville, et les résultats vous sautaient aux yeux. Il n’y avait pas une seule maison dans cette rue qui n’eût été le théâtre d’occupations à la chaîne. (…) Grand Parade était une place récemment restaurée. Il y avait de nouveaux bancs très chics et la chaussée refaite avait été rapidement adoptée par les amateurs de skateboard. Elle menait au Salut du Drapeau, une placette située sur les fortifications dominant le port. (…) La jetée avec sa sévérité émoussée par le temps. Au large, les innombrables ferries, bâtiments de guerre, bateaux de pêche, yachts passaient le long des bouées signalant l’entrée dans la Manche. Au-delà, le sombre renflement de l’île de Wight. »

Lors de son jogging du soir, l’inspecteur Nick Hayder aperçoit des dealers dans une voiture qui vendent de la drogue à des adolescents. Il veut intervenir. Les trafiquants le frappent violemment puis lui roulent sur le corps avec leur véhicule. Il est tranporté, grièvement blessé, à l’hôpital. Il était en charge d’une opération qui avait pour but de piéger Bazza Mackenzie, le parrain local de la drogue en prouvant que sa fortune avait des origines illégales. L’affaire est transmise à l’inspecteur Joe Faraday. Toute l’enquête est menée dans le plus grand secret et seules quelques personnes sont au courant. Un agent infiltré présente une offre supérieure à celle de Mackenzie pour un fort que celui-ci rêve d’acquérir et ainsi l’amener à se découvrir. (suite…)

IMAGES DE BOURGOGNE ET DE FRANCHE COMTE : AMOUR FOU

CréAMOUR FOUée par Ingrid Desjours et réalisée par Mathias Gokalp, cette minisérie de trois épisodes de 55 minutes produite en 2019 a été diffusée par Arte le 20 janvier 2020. Elle est notamment interprétée par Clotilde Hesme (Rebecca Peyrac), Jérémie Rénier (Romain Peyrac), Finnegan Oldfield (Mickaël Peyrac), Majda Abdelmalek (Emilie Marceau) et Adama Diop (Philippe).

Rebecca Peyrac marche dans une rue lorsque des pierres sont lancées dans sa direction. Elle se réfugie chez elle. Son assaillant rôde autour de sa maison. Elle descend dans le garage dont la porte est légèrement relevée. Elle se saisit d’une barre en métal, soulève la porte et frappe l’agresseur qui se révèle être un jeune garçon. Il s’écroule, blessé à la tête. Ce n’était qu’un cauchemar. Rebecca se réveille dans sa baignoire. (suite…)

BARI par Gianrico Carofiglio : Témoin involntaire (Editions Payot et Rivages)

CAROFIGLIO TEMOIN« J’habitais via Putignani et, immédiatement à droite en sortant, on voyait le théâtre Petruzelle. De l’extérieur, le bâtiment paraissait normal, avec sa coupole et tout le reste. Mais pas dedans. Une nuit, le feu l’avait dévoré, il y a presque dix ans de cela. Et depuis, il était là, en attente d’être reconstruit. (…) J’arrivai jusqu’au corso Cavour, juste devant le Petruzzelli, et je continuai en direction de la mer. (…) J’arrivai en bord de mer, je tournai à gauche en direction du théâtre San Nicola en longeant le début de la Muraille. (…) Je continuai jusqu’au Castello Svevo et plus loin, jusqu’au Palais des expositions pour arriver, peut-être deux heures plus tard et à plusieurs kilomètres de chez moi, au niveau de la pinède San Francisco. (…) La ville était vraiment tout ce qu’il y a de plus désert ; en quelques minutes j’avais traversé le centre et je filai le long du front de mer en laissant derrière moi le vieil Albergo delle Naziono. (…) Je remontai la via Venezia en me frayant un chemin parmi les passants. C’était plein de monde, comme toujours en été à cette heure-ci. (…) Plus on s’éloignait de la zone du Fortin, moins il y avait de monde. On marcha en silence jusqu’à la hauteur de la basilique San Nicola. »

Guido Guerrieri ne va pas bien. Sa femme l’ quitté et obtenu, sans cris, un divorce par consentement mutuel. Son métier d’avocat l’ennuie. Il n’écoute ses clients que d’une oreille distraite et bâcle ses dossiers. Il se remémore son passé, a une passade avec une jeune femme qui le laisse désabusé, rencontre des amis de jeunesse avec lesquels il n’a plus grand-chose en commun et lui rappellent parfois des erreurs passées.

Deux événements le revigorent. Une Africaine venue du sud de l’Egypte lui demande d’assurer la défense d’Abdou Thiam, un marchand ambulant sénégalais qui est accusé d’avoir enlevé et tué le petit Francesco Rubino, neuf ans, avant de jeter son cadavre dans un puits. Plusieurs indices l’accablent. (suite…)

L’aiguille creuse de Maurice Leblanc

LEBLANC AIGUILLE CREUSELe château d’Ambrumésy en Normandie, propriété du comte de Gesvres. Des bruits suspects dans la nuit réveillent sa fille Suzanne et sa nièce Raymonde de Saint-Véran. Elles descendent dans le grand salon et y trouvent deux corps allongés : celui du comte qui est indemne et celui de Daval, son secrétaire, blessé à mort d’un coup de couteau. Un homme s’enfuit dans le jardin. Raymonde lui tire dessus au fusil. Il paraît blessé mais disparaît. Les serviteurs bouclent la propriété. L’homme reste introuvable. Y a-t-il eu cambriolage ? Apparemment rien n’a été dérobé.

Arrivent sur place un journaliste et un curieux jeune homme, Isidore Beautrelet, élève de rhétorique d’un lycée parisien. Il démêle l’énigme. Quatre tableaux de Rubens, des statues et d’autres objets de valeur ont été volés et remplacés par des copies. Le cambriolage a été organisé par Arsène Lupin, l’insaisissable gentleman cambrioleur et sa bande. Daval, le secrétaire, était leur complice et a été tué par le comte en état de légitime défense. Lupin blessé s’est caché dans la crypte d’une chapelle et a été soigné par Raymonde qui avait eu pitié de lui et qu’il a ensuite enlevée. (suite…)

KORCE par Danü Danquigny : Les aigles endormis (Editions Gallimard – Série noire)

DANQUIGNY AIGLES ENDORMISKorçë. 76.000 habitants. « Et me voilà à Korçë, dans le sud du pays, à quelques dizaines de kilomètres de l’actuelle frontière grecque. Cette petite ville – ma ville – s’étend sur une plaine entourée de montagnes autrefois boisées et sauvages. Les arbres ont été coupés pour servir de bois de chauffe pendant la récession. Les flancs des montagnes se sont retrouvés, la rivière asséchée et les ours, loups et cerfs sont partis chercher refuge ailleurs. On appelle Korçë Paris i vogel – le petit Paris. (…) Le surnom vient des soldats français présents pendant la Première Guerre. (…) L’on trouve dans la ville un lycée français, un cimetière français et quelques expressions qui ne peuvent pas dater de l4Empire romain. On repose dans une shezlong, en robdishan…( …) Les mains dans les poches, je laisse l’hôpital derrière moi et, au coin d’une tour abritant une banque allemande, je tombe en arrêt. Quelques cafés étalent leurs terrasses chics sur une esplanade dallée. En face d’eux, je reconnais la statue du soldat inconnu, même si dans mon souvenir elle se trouvait une centaine de mètres plus haut. Ce qui me surprend vraiment, c’est la basilique, énorme, massive, ronde, érigée au milieu de la place. Ça aussi, c’est nouveau. Il y avait un parc ici, à l’époque. »

Arben, un Albanais d’une cinquantaine d’années, revient après vingt ans passés en France où il a travaillé et élevé ses deux enfants à présent adultes. Sa fille est médecin et son fils a terminé des études d’ingénieur. Arben revient à Kroçë pour régler des comptes. (suite…)

Une femme de rêve par Dominique Sylvain (Editions Viviane Hamy)

SYLVAIN FEMME DE REVECharles Karmia a été condamné à 28 ans de prison pour avoir perpétré un braquage sanglant qui s’est soldé par sept morts. Côté police, le commandant de la BRI, Sévéerine Varmeau, a reçu de Karmia une balle dans la tête qui l’a plongée dans un coma dont elle n’est ressortie quatorze mois plus tard.

Karmia profite d’un cours d’analyse filmique en prison pour prendre en otage l’enseignante, Adèle Bouchard, et s’évade de façon spectaculaire à bord d’un hélicoptère dont le pilote est mis en joue par sa fille Nico. Ils se réfugient, dans un premier temps, à proximité du camp de gitans où la jeune femme a été élevée puis partent, toujours avec leur otage, vers les forêts de l’est de la France. Les fuyards ne manquent pas de ressources parce que Nico a converti le magot de son père en bitcoins, la monnaie numérique.

La traque s’organise. La police recherche Karmia. Mais un autre homme se met en action : Schrödinger qui faisait partie de l’équipe de Séverine au moment du hold-up et qui était aussi son amant. Depuis, il a quitté la police et travaille comme agent de sécurité dans un palace. Quand il apprend que Karmia s’est échappé, il craint que celui-ci ne veuille achever Séverine mais veut également venger celle-ci. (suite…)

IMAGES D’OSTRAVA (REPUBLIQUE TCHEQUE) : ABSOLUTION

Martin Finger (Acteur), Ondrej Vetchý (Acteur), Elizaveta Maximova (Acteur)Cette série produite par la télévision tchèque se compose de trois épisodes de 80 minutes. Réalisée par Petr Bebjak, elle est notamment interpétée par Ondrej Vetchi (Richard Koller), Martin Finger (Tomas Lohnicky), Elizaveta Maximova (Lily Kollerova), Jitka Schniederova (Monika Lohnicka) et Lukas Vaculik (Miroslav Dostal).

Lily Kollerova, une jeune femme d’une vingtaine d’années, arrive en pleurs, couverte de sang, au milieu de la nuit, chez son père, Richard Koller, qui est inspecteur de police. Elle lui avoue qu’elle vient de tuer son amant, le juge Kowalsky, qui voulait la violer alors qu’elle venait de rompre avec lui parce qu’il refusait de quitter sa femme. Koller emmène sa fille à l’appartement de la victime. Il efface toutes les traces du passage de Lily, saccage l’appartement pour laisser croire à un cambriolage, enterre sommairement le cadavre dans la forêt et incendie sa voiture dans un hangar désaffecté. (suite…)