Mois: janvier 2023

LES METROPOLARS: n°3: NUITS SANGLANTES de Maurice Périsset

Un été sur la côte varoise. A proximité de la presqu’île de Gien.

Mathieu Sanglas, 52 ans, arrive à la résidence des Palmiers, un village de vacances. Il loue une chambre pour la semaine. Dans la discothèque de l’établissement, il aborde Olivier, un jeune homme solitaire, et lui demande s’il connaît Martine Privas, une jeune fille dont il lui montre une photo. A côté de celle-ci se tient quelqu’un qui ressemble à Olivier. Mais celui-ci nie connaître Martine et disparaît de l’hôtel.

Raphaël et Valérie, un jeune couple qui loge dans le camping voisin, se promène la nuit sur une plage. Pendant que Raphaël se baigne dans la mer, Valérie est agressée par un inconnu. Elle échappe au viol grâce au retour de son mari.

Le lendemain, Raphaël retourne sur la plage, recherche des traces de l’agresseur et trouve un dépliant du village de vacances sur lequel est écrit le prénom d’Augustin. Mais aucun client ne porte ce prénom. Il entend des vacanciers parler d’un meurtre qui a été commis non loin de là. Une jeune fille a été violée et tuée.

Raphaël convainc Valérie de s’installer à la résidence des Palmiers pour continuer à traquer son agresseur. Ils y rencontrent Mathias Sanglas. Celui-ci reçoit un appel téléphonique. Son correspondant lui propose de rencontrer Martine. La nuit sera sanglante…

LE CAIRE par Parker Bilal: La cité des chacals (Editions Gallimard – Série noire)

« Les bureaux de Munir Abaza se trouvaient à Dokki, dans un large building moderne offrant une vue sur l’hôtel Sheraton dans toute sa splendeur. En tournant la tête à gauche, on voyait l’une des sections les plus résidentielles de la rive du fleuve. (…) La Datsun traversait au ralenti le pont routier situé près de la gare principale. En contrebas ? Ramsès se tenait au garde-à-vous, son visage de granit indifférent aux vagues de voitures qui déferlaient de tous côtés. (…) Fantômas attendait sous la statue de Simon Bolivar, à un jet de pierre de la place Tahir. (…) Ils avaient atteint le rond-point près de la mosquée Mustapha Mahmoud. (…) Makana s’arrêta pour contempler le Nil en fumant une cigarette. A cette heure de la journée, lorsque le soleil déclinait et que les ombres émergeaient pour engloutir la ville, celle-ci offrait son visage le plus énigmatique. De l’autre côté du fleuve, des néons s’animaient en clignotant, jetant sur le monde leur canevas tape-à-l’œil. Des voitures traversaient lentement le pont. »

Makana, le détective privé soudanais qui habite dans une péniche amarrée sur le Nil au Caire est contacté par un couple de restaurateurs qui lui demande de rechercher leur fils Mourad, étudiant à l’université, dont ils sont sans nouvelles.

Le lendemain, sa jeune voisine Aziza l’entraîne sur la rive du fleuve où un pêcheur a extrait de ses filets un sac dont Makana retire une tête d’homme. Les lignes tracées sur le front de la victime indiquent que le mort est un jeune homme soudanais comme Makana. (suite…)

MARIPASOULA par Colin Niel: Sur le ciel effondré (Editions du Rouergue et Babel noir)

« Face à Blakaman apparut le Maroni. Le fleuve-frontière, large et imperturbable. Avec, en face, côté Surinam, New Albina, la ville illégale dont les lueurs se miraient sur l’eau au son de la brega brésilienne. Autrefois, sur la rive française, se dressait un immense fromager qui chatouillait les nuages et étirait ses branches grises au-dessus de l’eau. Symbole de Maripasoula, tour de contrôle. Il avait fallu l’abattre, quelques années plus tôt, après un rituel exigé par les chefs coutumiers noirs-marrons pour apaiser la colère. (…) Blakaman cherchait avec nostalgie les traces de ses souvenirs d’enfance. De ce village devenu ville, rattrapé par le temps, par la fièvre de l’or, par les prestations sociales, par les agglomérations de l’aval, qu’on voulait toujours plus proches. (…) Elle tourna le regard vers le Maroni, vers cet amont qui s’effaçait dans la nuit, après les derniers spots de vie urbaine. Elle tenta de s’imaginer ce qui se passait là-haut, à cette heure du soir. Au-delà de la ville, au-delà des sauts. Dans les villages amérindiens. Le calme, sans doute, les baraques et les carbets déjà silencieux. »

Aux abords de Maripasoula, une bande de braqueurs brésiliens qui volaient des orpailleurs est arrêtée par un groupe de gendarmes parmi lesquels le capitaine André Anato et l’adjudante Angélique Blakaman revenue sur en Amazonie après avoir été défigurée en métropole par l’explosion d’une bombe lors d’une prise d’otages.

Peu après, Blakaman reçoit un appel au secours de Wilipuk, un village de l’ethnie Wayana, où Tipoy, un adolescent de quinze ans, a disparu pendant une nuit où l’alcool a coulé à flots. Tipoy est le fils de Tapwili, une autorité dans son ethnie, notamment en raison de son statut d’agent du parc national amazonien.

La brigade de Maripasoula mobilise des moyens importants pour rechercher le jeune homme dans la forêt et sur le fleuve Maroni. L’inquiétude est d’autant plus grande que plusieurs jeunes Amérindiens se sont récemment suicidés. (suite…)

ATHENES par Petros Markaris: Le séminaire des assassins (Editions du Seuil et Points)

«  Arrivé au tournant de la rue  Ayiou  Savva, je tombe sur un accident. (…) Je rejoins Philothéi par l’avenue Kifissias, et quelques rues plus tard je trouve la bonne. L’immeuble du ministre donne sur la place Drossopoulou. (…) La guigne me poursuit : l’avenue Mesoyion est embouteillée. (…) L’avenue Alexandras est bloquée, mais cela s’arrange un peu dans la rue Ippokratous. (…) Tout en roulant dans la rue Ypsilandou, je cherche à mettre de l’ordre dans mes pensées. (…) Je tourne dans l’avenue Vassilis Sofias quand me vient l’envie de voir Zissis. (…) Je descends vers la place Syntagma et rejoins Kypseli par les rues Solonos et Mavromateon. (…) Je me maudis de ne pas avoir choisi la rue Papepistimiou. Je laisse la Seat au garage de la rue Asklipiou. (…) Puis je prends la rue Patission vers Pagrati via Syntagma. »

Le commissaire Kostas Charitos et sa femme Adriani passent des vacances en arrière-saison dans leur région d’origine, l’Epire. Ils y font la connaissance de trois charmantes retraitées. Ils visitent les environs, assistent à l’atterrissage d’un trio d’Allemands en parapentes et se restaurent dans des auberges à la cuisine traditionnelle. Ils rentrent tous ensemble à Athènes et promettent de se revoir régulièrement.

A son arrivée, il apprend de son chef Guikas que celui-ci a fait valoir ses droits à la retraite. Il est chargé d’assurer l’intérim. A peine entré en fonction, il est averti de la mort de Klearkos Rapsanis, le ministre de la Réforme administrative. Sa sœur a d’abord supposé qu’il avait succombé à une crise cardiaque. Mais son médecin traitant qui soupçonne un empoisonnement, lui a conseillé de contacter la police. Une jeune femme en scooter venait de lui livrer un gâteau qui contenait un poison nommé parathion. (suite…)

LE WYOMING par Craig Johnson: Une évidence trompeuse (Editions Gallmeister et Points)

« Je me retournai vers Devils Tower qui remplissait l’horizon. La zone géologique autour du mégalithe n’est pas de la même composition que la tour elle-même et selon la croyance, il y a environ cinquante ou soixante millions d’années, pendant le Paléogène, une poussée magmatique monta à travers la couche sédimentaire, certains prétendent qu’il s’agissait d’un ancien volcan, d’autres, d’une laccolite, une intrusion de roche qui n’était pas arrivée à la surface, mais était apparue après l’érosion de la couche sédimentaire environnante. (…) Les photos ne vous préparent pas à l’expérience de la découverte du premier monument des Etats-Unis. (…) Nous restâmes là dans le silence, respirant la légère brise qui descendait de Devils Tower, les odeurs de genévriers et de pins gris plus enivrantes que l’encens. (…) Nous descendîmes à travers les pins qui donnaient leur nom aux Black Hills et remontâmes la pente d’une ravine où la colline avait dû s’effondrer. » Le shérif Walt Longmire accompagne son ami Henri Standing Bear qui ve participer à une course en moto qui consiste en la montée d’une colline escarpée. Des centaines de motards convergent vers la ville qui accueille l’événement.

A peine sont-ils arrivés qu’un policier local fait appel à eux. Bodaway Torres, un Indien de trente-deux ans, a fait une chute avec son engin et a été hospitalisé dans le coma. Les premiers constats indiquent que son véhicule a été percuté sur le côté et a versé dans un fossé. La victime a un casier judiciaire chargé : drogue, violences conjugales, accusation d’agression armée. (suite…)

NAPLES DANS LES ANNEES 30 par Maurizio De Giovanni: Les Pâques du commissaire Ricciardi (Editions Payot et Rivages)

« Commissaire, nous avons deux possibilités : on peut prendre le sept rouge qui mène à Antignano en grimpant par l’Infrascata, ou le neuf qui va à l’Arenella par la via della Salute, mais qui oblige à faire un bout de chemin à pied. (….) Maione et Ricciardi observaient la transformation du paysage, où les immeubles à loyer modéré cédaient petit à petit la place à un fouillis de végétation méditerranéenne.  Le Vomero n’avait pas beaucoup changé après la guerre : depuis le début du siècle, il représentait l’expansion désordonnée de la ville. La colline surmontée par le Castel Sant’Elmo, dernière image, avec le port, à disparaître aux yeux douloureux des émigrants, était encore presque entièrement recouverte de verdure. De rares villas modern style ou d’inspiration romane ou gothique surgissaient au bord de routes en terre battue, au milieu des jardins et des potagers. Des constructions semblables à celles du centre, de hauts immeubles austères et anonymes, avaient poussé comme des champignons à proximité des stations de funiculaire, mais tout autour, la campagne n’avait pas subi de transformation. »

Alors que les fêtes de Pâques approchent, le commissaire Ricciardi se rend dans un bordel de Naples où la Vipera, considérée par d’aucuns comme la plus belle prostituée de la ville, a été tuée, étouffée au moyen d’un coussin dans son lit. Lily, une autre prostituée, affirme l’avoir trouvée. Ricciardi ne la croit pas et lui prouve qu’elle ment. Elle avoue qu’elle a fait cette déclaration pour couvrir un client fidèle de l’établissement, Vincenzo Ventrone qui fait commerce d’objets de culte. L’homme était l’un des deux seuls clients de la victime. (suite…)

SANTIAGO par Ramon Diaz-Eterovic: La mort se lève tôt (Editions Métailié)

« Santiago cachait son ciel brumeux de tous les jours. A l’ouest, l’horizon était une tache rouge au-dessus des silhouettes noircies d’églises et d’immeubles ; à l’est, la cordillère faisait miroiter ses derniers reflets et, près de moi, l’avenue Los Lienes se transformait peu à peu en un carrousel de lumières artificielles. (…) J’ai parcouru six ou sept pâtés de maisons en savourant le murmure des gens déambulant à cette heure le long du Paseo Ahumada. (…) J’ai sorti l’enveloppe de ma veste et relu l’adresse de mon appartement situé dans la rue Aillavillu, près de la gare Mapocho. (…) J’ai marché jusqu’au pied du monument élevé aux Mapuches. (…) Je suis passé devant le marché artisanal situé en face de la faculté de droit pour continuer jusqu’à Bellavista. (…)Nous entendions au loin le murmure du Mapucho dans ses caprices habituels. Le soleil rouge s’enfonçait dans un horizon de vieilles maisons. (…) La rue Juan Vicuna s’étend le long de deux pâtés de maisons coincés entre les rues Santa Rosa et San Francisco, à quelques mètres de l’avenue Matta et du Barrio Franklin ; elle a un abattoir, des magasins de légumes secs et des trottoirs bourrés de vendeurs ambulants. »

Heredia, le détective privé et solitaire, reçoit une lettre envoyée de Buenos Aires par Fernanda Arredondo, une journaliste avec laquelle il a eu une liaison cinq ans plus tôt. Il n’ouvre pas la lettre immédiatement et erre dans la ville. Son ami policier, Dagoberto Solis, l’appelle et lui apprend qu’une femme a été trouvée morte dans une chambre d’hôtel. Elle s’y était installée il y a deux jours. Le nom de Heredia figure parmi les appels téléphoniques de l’hôtel. La victime est Fernanda. Le détective s’en veut. S’il s’était manifesté plus rapidement, aurait-il empêché sa mort ?

Le médecin légiste a conclu à un suicide par overdose. Plusieurs indices contredisent cette explication. La jeune femme a été assassinée et son meurtrier a essayé de maquiller son forfait en suicide. Alors que la hiérarchie de Solis veut clore l’enquête, le policier accepte d’aider Heredia à recherche l’assassin de la journaliste. (suite…)