Mois: mars 2021

SAN SALVADOR par Horacio Castellanos Moya: La mort d’Olga Maria (Editions Les Allusifs et 10/18)

San Salvador (316.000 habitants) est la capitale de la république du Salvador (6,3 millions d’habitants), plus petit pays d’Amérique centrale de 20.742 kilomètres carrés. Située dans la vallée des hamacs, sa métropole compte environ 1,5 million d’habitants dont 86 % de métis et 8 % de blancs.

Comme tout le pays, elle a été ravagée par une guerre civile entre 1980 et 1992 qui a fait près de 100.000 morts, pour la plupart victimes de l’armée et des sinistres ecadrons de la mort. La guérilla du Frente Farabundo Marti de Libreracion Nacional a lancé deux « offensives finales » sur la capitale qui ont été repoussées par l’armée. Les accords de paix dits de Chapultepec ont été signés en 1992. Depuis 2001, le pays a, pour monnaie, le dollar américain qui a remplacé le colon. Il connaît une forte criminalité due à la pauvreté et la lutte entre gangs.

Olga Maria de Trabanino, une jeune femme de la haute bourgeoisie, est abattue dans le salon de sa demeure par un homme armé d’un revolver, sous les yeux de ses deux fillettes. Laura Rivera, l’une de ses amies, arrive rapidement sur place et emmène les deux gamines chez leur grand-mère. Remises de leur choc, elles donnent une description relativement précise de l’assassin ce qui permet à la police d’arrêter l’homme qui est surnommé Robocop en raison de sa stature. C’est un ancien militaire. Comme il n’a aucun lien avec la victime, les enquêteurs sont persuadés qu’il a agi pour un commanditaire. Il refuse de donner son nom. Les policiers recherchent l’instigateur du meurtre dans l’entourage d’Olga Maria. (suite…)

SOUILLAC par Alain Gordon-Gentil: Devina (Editions Julliard)

« Elle restait quelquefois des heures entières assise au sommet des falaises à regarder cette mer violente qui contrastait tellement avec les plages calmes et douces des dépliants touristiques. (…) Et lorsque la mer devenait argentée, que les plis de l’eau ressemblaient à des rides chromées, on pouvait voir les baleines qui, chaque année à la même période, venaient se reposer dans les eaux de Souillac au milieu de cette mer démontée où personne ne les dérangeait. (…) Les grands arbres du jardin Teflair, qui descendaient jusqu’à la mer, retroussés par le vent, ressemblent à des têtes ébouriffées. (…) Les derniers crépuscules d’avant cyclone déploient des ciels saumon mort : c’est leur habitude. Une fois l’île enveloppée de ses couleurs à la fois ardentes et fatiguées, chacun sent que la nature se prépare au pire. Les arbres perdent de leur grâce, se font petits, se recroquevillent, en attendant d’être pris à rebrousse feuille par des vents tièdes mais redoutables. Les champs de canne se couchent, font le gros dos et les oiseaux ébouriffés se terrent dans les buissons tremblants et mouillés. »

Rébecca Martin-Regnard, une jeune femme blanche d’une vingtaine d’années, issue d’une riche famille de l’île, repose nue dans une baignoire de sa maison. Son visage a été massacré par les coups qui l’ont tuée. Elle est identifiée par Devina, la servante hindoue qui a été sa nounou, sa confidente, comme une seconde maman depuis la mort de ses parents dans un accident d’avion. Lors des obsèques, des femmes perturbent la cérémonie en réclamant justice et vérité sur ce meurtre. Jérôme, son frère, est pris à partie. Le corps de Rébecca est incinéré rapidement sans que la police ait procédé à une autopsie en bonne et due forme, se contentant du rapport du médecin de famille. (suite…)

KOSICE par Arpad Soltesz: Il était une fois dans l’Est (Editions Agullo et Points policier)

Kosice, 240.000 habitants, est la principale ville de Slovaquie orientale, la deuxième du pays, derrière Bratislave, la capitale, distante de 402 kilomètres. Kosice est à 20 km de la Hongrie, à 80 de l’Ukraine et 90 de la Pologne. Si sa population est essentiellement slovaque, elle compte aussi des minorités hongroises et tziganes. « Lunik-IX, le plus grand ghetto rom d’Europe centrale ; pour la plupart des habitants de Kosice, c’est quelque chose comme la Corée du Nord. (…) Quarante immeubles, six cents onze appartements, quatre mille deux cents habitants. Plus ou moins. Le nombre d’habitants au mètre carré habitable est ici le plus grand de toute la République. Le chômage en touche 99 %. (…) Ces reliques du passé bourgeois qu’étaient les appartements avec leurs hauts plafonds et leurs cent trente mètres carrés de surface dans des bâtiments historiques cessèrent d’apparaître comme inappropriés pour l’homme socialiste. (…) Dans le centre-ville, on commença fébrilement à repeindre les façades et à paver les rues.» Michalovce, à 60 km de Kosice, est proche du plus grand lac réservoir du pays, le Zlemplinska Sirava.

Aujourd’hui. Un avocat proche des mafieux et un jge qui ne l’est guère moins sont tués par des bombes sophistiquées commandées à distance par des portables à cartes prépayées. Ils ne seront pas les dernières victimes.

Autrefois. Nika Bodnar, dix-sept ans, qui vient de se faire débarquer par un garçon auquel elle refusait des faveurs sexuelles, fait de l’autostop aux abords de Michalovce. Une Mercédès s’arrête. Sont à bord mammouth, un truand tzigane, et son complice, Vasil, un major russe. Les deux hommes l’emmènent à Kosice. Ils la séquestrent et la violent pendant quatre jours. Prétextant une grave allergie, elle se fait remettre un médicament dont elle se sert pour les endormir tous les deux. Elle en profite pour s’enfuir en les enfermant dans leur appartement. Vasil ne se réveillera jamais. Mammouth doit faire appel au grand Sasa, le chef de la mafia locale, pour qu’il le libère et le débarrasse du corps de son comparse. (suite…)

MELBOURNE par Emma Viskic: Resurrection Bay (Editionss du Seuil-Cadre noir)

« Elle descendit La Trobe Street . » (Cette rue va de Carlton Gardens à Victoria Harbour. De nombreux bâtiments classés et monuùents historiques la bordent tout comme les Flagstaff Gardens.) « Elle quittait Pascoe Vale Road. » (Cette grande transversale de la banlieue nord, de 15 kilomètres de long comporte de nombreuses maisons résidentielles comme des zones commerciales.) « Il sauta dans le tram 86 en direction de Collingwood. » (Cet ancien quartier de la ville, à trois kilomètres au nord-est du centre compte de nombreuses habitations du XIXème siècle). « La vue était encore plus grandiose que le bureau : un panorama sur Philip Bay ». (Cette immense baie au sud de la ville a un rivage de 264 kilomètres pour une superficie de 1930 kilomètres carrés. Elle est bordée de nombreuses petites baies). Resurrection Bay est un lieu imaginaire que l’auteure situe à trois heures de route de Melbourne.

Caleb Zelic est le propriétaire, avec Frankie Reynolds, une ancienne entreprise Trust Works qui fait de la sécurité d’entreprises et des enquêtes de fraude aux assurances. Gary Marsden, un ami d’enfance et officier de police qui lui donnait un coup de main sur un dossier lui envoie un texto qui l’appelle à l’aide. Mais Caleb arrive trop tard. Il bute sur le cadavre de Gary qui a été torturé, tailladé et égorgé au couteau. Dans son message, il disait qu’un certain Scott était après lui. Caleb ignore qui est cet homme que son ami craignait. Celui-ci enquêtait sur deux gros cambriolages d’entrepôts. Le domicile de Gary a été fouillé de fond en comble par le ou les agresseurs. Ils cherchaient sans doute quelque chose et ont tenté de faire parler leur victime avant de l’exécuter. C’est donc logiquement à l’affaire sur laquelle Gary travaillait Caleb et Frankie commencent par s’intéresser. (suite…)

LE VAUCLUSE par Marion Brunet: L’été circulaire (Editions Albin Michel et Livre de poche)

« De la maison, ça donnait sur les collines du Luberon. Des fenêtres du lycée technique, elle pouvait pousser jusqu’au mont Ventoux. (…) Le Vaucluse est rempli de villas habitées un mois apr an, et toutes ont des piscines, nettoyées et éclairées dès le mois de juin. (…) On est dimanche, jour de marché et de brocante à l’Isle-sur-Sorgue. Tout le monde se gare au centre-ville ou aux abords. (…) Le festival d’Avignon a pris différents visages. Il y a eu cette effervescence magique, dans le temps, la place du palais des Papes, recouverte de sauvages magnifiques, costumés ou non, jouant ou tressant des cheveux longs, déclamant des poèmes à même le bitume, des mendiants sublimes. Des fêtes, la nuit, montées acrobatiques et saoules au rocher des Doms.(…) L’Isle-sur-Sorgue, c’est petit mais toujours moins glauque que Cavaillon. La rivière, peut-être, qui traverse la ville et offre ses fonds translucides, son lit d’algues molles, lui donne un charme désuet. Ou la brocante et ses touristes. Quelques places encore pavées et des collèges au niveau moins catastrophiques que ceux de Cavaillon. Deux villes frangines pourtant incomparables.  »

Jo (Johanna), 15 ans, et Céline, 16 ans, sa sœur, vivent chez leurs parents, Manuel, maçon d’origine espagnole, et Séverine, agent technique dans une école. Quand Céline avoue être enceinte et refuse de dire qui est le père, Manuel la gifle violemment ce qui la laisse tuméfiée.

Les deux filles affrontent différemment leur adolescence. Céline, belle, provocante, séductrice, aguiche les garçons, ne refuse pas les caresses en échange de furtifs « je t’aime ». Jo est plus réservée, distante, sarcastique quand des jeunes hommes font, maladroitement, des tentatives d’approche.

Manuel noie sa fureur dans l’alcool avec Patrick, son collègue de travail et ami de toujours pendant une fête foraine où s’est rendue la famille. Valérie, la femme de Patrick, devine que Céline est enceinte et sème l’embarras. (suite…)

IMAGES DE LONDRES : BODYGUARD

Cette série de Jed Mercury, réalisée par John Strickland et Thomas Vincent se compose de six épisodes de 60 minutes. Elle a été diffusée par BBC One en 2018 et France 2 en novembre 2020. Elle est, notamment, interprétée par Richard Madden (David Budd), Keely Hawes (Julia Montague), Gina Mc Kee (Anne Sampson), Sophie Rundle (Vicky Budd), Pippa Haywood ( Lorraine Craddock), Nina Toussaint-White (Louise Rayburn), Ash Tandon (Deepak Sharma) et Anjli Mohindra (Nadia).

David Budd, un ancien d’Afghanistan, devenu policier chargé de la garde rapprochée de personnalités, rentre en train avec ses deux enfants quand il aperçoit le manège suspect d’un homme. Il fait prévenir la section anti-terroriste et décide d’intervenir immédiatement. Dans une toilette, il surprend Nadia, une jeune femme voilée et effrayée. Elle porte une ceinture d’explosifs autour de la taille. Il parlemente avec elle jusqu’à ce qu’une démineuse désamorce la bombe. Nadia et son mari sont arrêtés. (suite…)

LA SCANIE par Henning Mankell : Le guerrier solitaire (Editions du Seuil et Points policier)

Ystad. « On sonne à la porte de l’appartement de Wallander, sur Mariagatan, dans le centre d’Ystad. (…) Il tourna dans Regementsgatan pour suivre ensuite la rocade d’Österleden. Sans l’avoir prémédité, il sortit de la ville et s’arrêta devant le nouveau cimetière, sur Kronoholmsvagen. (…) Il se leva et suivit le quai jusqu’au café du port. Les bateaux de pêche amarrés au quai tanguaient doucement. (…) Arrivé à la sortie de Marsvinsholm, il tourna à gauche, dépassa le château et sa chapelle. (…) Il la récupéra une demi-heure plus tard du côté d’Osterportsborg. (…) Il la vit disparaître au coin de l’école d’Osterport. (…) Il savait où se trouvait le presbytère de Smedstorp. Quand il eut dépassé Lunnarop, il tourna à gauche. Il alla s’asseoir au bout du quai, sur le banc devant le baraquement rouge de la Société de sauvetage en mer. (…) De l’autre côté du quai, un ferry venant de Pologne entrait dans le port. »

L’inspecteur Wallander répond à l’appel d’un vieil agriculteur inquiet de voir une jeune femme errer dans son champ de colza. Arrivé sur place, il assiste impuissant à l’immolation par le feu de cette jeune Dminicaine qui s’est aspergée d’essence. Le suicide ne fait pas de doute mais la victime paraissait terrifiée. Le paysan meurt d’une crise cardiaque à l’hôpital.

Sur une plage, Gustaf Wetterstedt, un ancien ministre de la Justice, est tué d’un violent coup de hachette dans le dos donné par un homme qui s’était peint le visage à la façon des Indiens avant de passer à l’acte. L’agresseur scalpe sa victime avant de pousser le cadavre sous un canot. (suite…)