A LA DECOUVERTE DE NOUMEA (NOUVELLE-CALEDONIE) avec Claire Bauchart: Le manuscrit MS 620 (Editions Filatures)

« Elle avait promis à son fils, Emile, arrivé de métropole avec son épouse, Rachel, (…) de les rejoindre sur la promenade -Vernier, le parcours de cocotiers qui longeait la mer. Emile adorait se balader le long de ce chemin de terre battue adulé des cyclistes et marcheurs de Nouméa. (…). Elle avait rejoint Emile deux heures plus tôt à l’Anse Vata, cette plage urbaine qui longeait l’un des principaux quartiers de Nouméa. Elle ne vivait qu’à une dizaine de minutes à pied de la mer. Cette mer transparente, turquoise par moments, aux reflets rosés, toujours chaude, et sa plage de sable fin, propre comme nulle part ailleurs. (…) Elle comptait passer la fi de la journée à flâner dans les allées du plus grand marché de la ville, dont da belle-mère avait tant vanté les charmes. Donnant directement sur le port, il était constitué de cinq petites halles aux toits bleutés, limitant la forme des cases. Ses produits frais, ses étals chatoyants lui assuraient une solide réputation auprès de la plupart des habitants. »

Quatre femmes.

  1. Herta Mertil, écrivaine et féministe, est condamnée à la déportation à l’île des Pins, en Nouvelle Calédonie, pour le meurtre de son mari Théodore. Elle y meurt 24 ans plus tard.
  2. Bérénice, une spécialiste du déchiffrage et de la cybersécurité, est mutée à Singapour par son entreprise.
  3. Hortense, à sa sortie de sciences-po, tient un blog sur les crimes irrésolus ou mystérieux. Dans le cadre d’un échange, elle se rend à l’université George Washington dans la capitale américaine.
  4. Suzanne tient une librairie à Nouméa. Rongée par un cancer, elle finit par accepter d’aller à Paris pour des soins de la dernière chance.

Toutes ont en commun le manuscrit MS 620, écrit par Herta, peu avant sa mort. Ce texte est crypté, se compose de croquis de femmes, de phrases dans une langue inconnue qui fait penser au latin et de séries de chiffres et de lettres sans logique apparente.

Avant de partir pour Paris, Suzanne a fait promette à son fils Emile, un universitaire, de tenter de déchiffrer l’écrit de sa grand-mère. Il progresse peu.

Lorsqu’il suit à Washington sa femme qui est engagée par le Fonds Monétaire International, il est contacté par Hortense qui veut consulter le manuscrit MS 620 et en craquer les codes.

Bérénice est chargée par son entreprise de décrypter le texte de Herta. Les trois universitaires coopèrent et décodent petit bout par petit bout le vieux texte de Herta qui révèle ses vérités. Cela commence par les lignes qui font penser au latin, puis ce sont les dessins enfantins de femmes et, enfin, les chiffres et lettres qui acquièrent un sens. Les investigations lèvent le voile sur la mort du mari de Herta et l’implication de Joséphine, la fille de celle-ci.

« Le manuscrit MS 620 » est une énigme et le roman retrace les tentatives des héros de percer son mystère. Si les personnages sont quelque peu caricaturaux, leur enquête se suit comme un polar à suspense. Claire Bauchart  saute de l’un à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un continent à l’autre. Les personnages, leurs états d’âme, les relations de couples, les rivalités entre les collègues ne présentent pas le même intérêt que les recherches pour décoder le manuscrit. L’auteur rappelle aussi que les femmes, à la fin du XIXème siècle, étaient encore loin de faire reconnaître leurs droits et devaient se battre pour obtenir le respect de leurs époux. Un polar inédit avec une énigme et un mort mais loin des codes du genre.