Bornholm est une île danoise sur la mer Baltique. Elle est distante de 137 kilomètres des côtes danoises et 36 kilomètres de la Scanie suédoise. „La police de Bornholm appartenait au plus petit district du Danemark. (…) Depuis la réforme, il ne restait qu’un seul commissariat pour toute l’île. (…) Il devait assurer l’ordre pour les quarante-cinq mille résidents permanents mais également pour les six cent mille touristes qui chaque année venaient découvrir ce microcosme d’à peine six cents kilomètres carrés, avec sa terre arable noire, ses falaises et ses rochers, et un nombre incalculable d’attractions que l’office de tourisme local s’évertuait à mettre en avant. La plus grande église ronde, la plus petite, la mieux préservée, la plus ancienne ou la plus haute. Chaque village qui se respectait se vantait de posséder la chose qui rendait l’île si incroyablement spéciale. (…) On traverse le pont de Vesterbro à Aakirkeby. Ensuite on prend la route de Ronne et on tourne à Kaergarrdsvej.”
Christian Habersaat, policier sur l’île de Bornholm, appelle le commissaire adjoint Carl Morck du département V de la police criminelle de Copenhague et lui demande son aide pour une enquête vieille de dix-sept ans mais qui l’obsède toujours. Carl se dit débordé et l’éconduit sans beaucoup de ménagements. Le lendemain, lors de son pot de départ, Habersat se suicide. Il laisse un message dans lequel il déclare que le département V était son dernier espoir et qu’il n’en peut plus. Sous la pression de ses deux équipiers, Rose et Assad, Carl accepte à contrecoeur de se rendre à Bornholm pour en savoir plus sur cette affaire sur laquelle Habersaat n’a jamais cessé de faire des recherches accumulant papiers, documents et photos qui ont envahi toute sa maison. Il en a négligé są femme June et son fils Bjarke qui l’ont quitté. Ses collègues s’étaient détournés de lui, excédés par son acharnement.
Le 20 novembre 1997, Alberte Goldschmid, une jeune fille très belle qui était stagiaire dans l’école de formation pour adultes de l’île, a été percutée par une voiture et projetée dans un arbre alors qu’elle circulait à vélo. Elle est morte de ses nombreuses fractures et blessures. Le véhicule qui l’a heurtrée n’a jamais été retrouvée. Pour Habersaat, il ne s’agissait pas d’un accident de la route avec délit de fuite mais d’un meurtre prémédité. June, son épouse, reçoit très froidement les policiers tandis que son fils Bjarke, toxicomane, se donne la mort en se tailladant les veines. Ila laissé un petit mot: „Pardon papa.”
Les enquêteurs interrogent des personnes qui ont croisé Alberte sur l’île et acquièrent la convictio qu’elle avait eu une liaison avec un homme plus âgé qu’elle, qui se prénommait Franck et qui circulait dans un vieux combi Volkswagen. Leur recherche de cet individu est longue et compliquée.
En parallèle, Jussi Adler Olsen raconte l’histoire de Wanda Phinn, une jeune Jamaïquaine qui vit à Londres et assiste à une réunion d’initiation à la „naturabsorption” menée par un certain Atu Abansamamash, le gourou d’une communauté établie sur une île suédoise. Fascinée, elle décide de rejoindre celle-ci. Lorsqu’elle arrive sur place, elle est accueillie par Pirjo, l’assistante déséquilibrée de Atu, qui la perçoit comme une rivale, la tue et enterre son cadavre. Le lecteur devine rapidement que Atu est l’homme que recherchent Carl et son équipe.
Jussi Adler Olsen mène ces deux récits en parallèle avec, d’un côté, ces trois policiers solitaires aux personnalités curieuses, Carl, traumatisé par une fusillade qui a coûté la vie à un collègue et rendu paraplégique un autre qui vit chez lui, Assad, réfugié syrien d’origine au passé douloureux mais qui demeure enthousiaste, et Rose, énigmatique et imprévisible, et, d’autre part, Atu, manipulateur habile de disciples naïfs et Pirjo qui écarte de lui par la violence toutes celles qui pourraient séduire Atu et, croit-elle, la supplanter auprès de lui.
Jussi Adler Olsen décrit l’enquête minutieuse, laborieuse, menée dix-sept ans après, par les trois entêtés du département V; Un roman procédurier qui s’inscrit dans une tradition scandinave déjà très riche.
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