LUANDA par Pepetela: Jaime Bunda, agent secret (Editions Buchet-Chastel)

« Ces professionnels ne venaient pas de Cazenga ou de Sambizanga ni d’aucun autre quartier populaire, mais qu quartier aristocratique et diplomatique de Miramar. (…) Il avait fini par être expulsé du quartier Operario, avait trouvé cette case à Sambizanga et n’avait jamais essayé de retourner dans la ville asphaltée après l’expulsion des colons. (…) Le musseque (bidonville) en question s’était beaucoup étendu ces dernières années, avec des constructions illégales collées les unes aux autres, parfois séparées par de petites ruelles inaccessibles en voiture. (…) Ils quittèrent l’Île pour rejoindre la Marginal. (…) Ils traversèrent la ville basse, montèrent vers Kinaxixi et continuèrent jusqu’au quartier d’Alvalade. (…) Roque Santeiro, le plus grand marché à l’air libre d’Afrique. (…) C’était du moins ce que disait la propagande officielle, comme si l’incapacité de construire un gand marché couvert était un bonne raison pour exalter l’orgueil national. (…) Les marchands ambulants n’avaient pas accès à la ville haute, un petit chariot étant un danger potentiel dans le quartier du palais du gouvernement, de l’épiscopat, des différents ministères et services vitaux pour le pays. »

Jaime Bunda, surnommé Popotin en raison de son volumineux postérieur, a été casé par son cousin, directeur des opérations, dans les SIG, les services d’investigation générale, qui cumulent des fonctions de sécurité intérieure, de police des polices et de police politique qui ont leur siège dans un bâtiment qui est appelé le Bunker et suscite crainte et respect. Pendant un an, il est réduit à ne rien faire, assis sur une chaise, par son supérieur direct et méprisé par ses collègues. Les uns et les autres le considèrent comme un planqué incompétent qui leur a été imposé en raison de ses protections familiales.

Un jour cependant, il se voit confier une enquête sur le viol et le meurtre d’une jeune fille de quatorze ans, issue d’une famille pauvre de Luanda. Cela suscite deux questions. Pourquoi a-t-on chargé Jaime de cette mission et pourquoi les SIG s’intéressent-ils au meurtre de cette adolescente ?

Peu importe pour Jaime. Il se lance avec enthousiasme dans ses investigations, mettant en pratique les méthodes décrites dans les polars, principalement américains, qu’il a lus avec assiduité. Fort de son appartenance aux SIG, il en impose à l’inspecteur Kinanga du ministère de l’Intérieur qui enquête sur le meurtre de la jeune Catarina et qui se place sous ses ordres en dépit des observations souvent farfelues de Bunda.

Un vieillard a perçu la victime monter à bord d’une berline noire qui l’a prise en stop. Il montre à Jaimr un véhicule qui ressemble à celui qui a embarqué l’adolescente. L’agent des SIG entame une filature qui le conduit jusqu’à un quartier chic où réside le suspect, le mystérieux T, un homme influent dont on ne saura jamais le nom et qui est pressenti pour prendre le commandement du Bunker. Les recherches du détective prennent une nouvelle orientation quand il surprend T en compagnie d’un Libanais qui a été expulsé du pays pour s’être livré à différents trafics. Il est rentré clandestinement en Angola en compagnie de Malika, une très belle danseuse du ventre algérienne. En le suivant, il le voit discuter avec Boubacar, un commerçant sénégalais qui vend des pots de chambre… Tout cela cache-t-il un trafic international de grande ampleur dans lequel T serait impliqué ?

Jaime Bunda est un personnage drôle, farfelu. Dans ses fonctions d’agent-stagiaire, il passe du rôle de souffre-douleur de ses collègues à un statut plus respectable grâce à ses succès d’enquêteur avec le soutien ostensible de son cousin. Sa vie sentimentale est moins reluisante. Il aime Florinda, une femme plus âgée que lui, qui met fin à leur liaison pour redevenir fidèle à son mari que Jaime croit impliqué dans un trafic de diamants. Il fait appel à un ami agent de sécurité pour intimider ce mari et lui faire quitter le pays. C plan foireux se retourne contre lui.

Au cours de son enquête, il croise d’autres personnages drôlatiques dans cet Angola dont Pepetela n’hésite pas à railler la corruption et le népotisme pratiqué par des dirigeants qui s’enrichissent sans vergogne tandis qu’une grande majorité de la population vit dans la pauvreté.

Un polar réjouissant où l’auteur fait mine de changer de narrateur à plusieurs reprises et insère ses propres commentaires pour expliquer ou critiquer le texte de ces narrateurs. Un auteur de tout premier plan en Angola qui a lui-même été vice-ministre dans son pays.

 

« Ces professionnels ne venaient pas de Cazenga ou de Sambizanga ni d’aucun autre quartier populaire, mais qu quartier aristocratique et diplomatique de Miramar. (…) Il avait fini par être expulsé du quartier Operario, avait trouvé cette case à Sambizanga et n’avait jamais essayé de retourner dans la ville asphaltée après l’expulsion des colons. (…) Le musseque (bidonville) en question s’était beaucoup étendu ces dernières années, avec des constructions illégales collées les unes aux autres, parfois séparées par de petites ruelles inaccessibles en voiture. (…) Ils quittèrent l’Île pour rejoindre la Marginal. (…) Ils traversèrent la ville basse, montèrent vers Kinaxixi et continuèrent jusqu’au quartier d’Alvalade. (…) Roque Santeiro, le plus grand marché à l’air libre d’Afrique. (…) C’était du moins ce que disait la propagande officielle, comme si l(incapacité de construire un grand marché couvert était un bonne raison pour exalter l’orgueil national. (…) Les marchands ambulants n’avaient pas accès à la ville haute, un petit chariot étant un danger potentiel dans le quartier du palais du gouvernement, de l’épiscopat, des différents ministères et services vitaux pour le pays. »

Jaime Bunda, surnommé Popotin en raison de son volumineux postérieur, a été casé par son cousin, directeur des opérations, dans les SIG, les services d’investigation générale, qui cumulent des fonctions de sécurité intérieure, de police des polices et de police politique qui ont leur siège dans un bâtiment qui est appelé le Bunker et suscite crainte et respect. Pendant un an, il est réduit à ne rien faire, assis sur une chaise, par son supérieur direct et méprisé par ses collègues. Les uns et les autres le considèrent comme un planqué incompétent qui leur a été imposé en raison de ses protections familiales.

Un jour cependant, il se voit confier une enquête sur le viol et le meurtre d’une jeune fille de quatorze ans, issue d’une famille pauvre de Luanda. Cela suscite deux questions. Pourquoi a-t-on chargé Jaime de cette mission et pourquoi les SIG s’intéressent-ils au meurtre de cette adolescente ?

Peu importe pour Jaime. Il se lance avec enthousiasme dans ses investigations, mettant en pratique les méthodes décrites dans les polars, principalement américains, qu’il a lus avec assiduité. Fort de son appartenance aux SIG, il en impose à l’inspecteur Kinanga du ministère de l’Intérieur qui enquête sur le meurtre de la jeune Catarina et qui se place sous ses ordres en dépit des observations souvent farfelues de Bunda.

Un vieillard a perçu la victime monter à bord d’une berline noire qui l’a prise en stop. Il montre à Jaime un véhicule qui ressemble à celui qui a embarqué l’adolescente. L’agent des SIG entame une filature qui le conduit jusqu’à un quartier chic où réside le suspect, le mystérieux T, un homme influent dont on ne saura jamais le nom et qui est pressenti pour prendre le commandement du Bunker. Les recherches du détective prennent une nouvelle orientation quand il surprend T en compagnie d’un Libanais qui a été expulsé du pays pour s’être livré à différents trafics. Il est rentré clandestinement en Angola en compagnie de Malika, une très belle danseuse du ventre algérienne. En le suivant, il le voit discuter avec Boubacar, un commerçant sénégalais qui vend des pots de chambre… Tout cela cache-t-il un trafic international de grande ampleur dans lequel T serait impliqué ?

Jaime Bunda est un personnage drôle, farfelu. Dans ses fonctions d’agent-stagiaire, il passe du rôle de souffre-douleur de ses collègues à un statut plus respectable grâce à ses succès d’enquêteur avec le soutien ostensible de son cousin. Sa vie sentimentale est moins reluisante. Il aime Florinda, une femme plus âgée que lui, qui met fin à leur liaison pour redevenir fidèle à son mari que Jaime croit impliqué dans un trafic de diamants. Il fait appel à un ami agent de sécurité pour intimider ce mari et lui faire quitter le pays. C plan foireux se retourne contre lui.

Au cours de son enquête, il croise d’autres personnages drôlatiques dans cet Angola dont Pepetela n’hésite pas à railler la corruption et le népotisme pratiqué pr des dirigeants qui s’enrichissent sans vergogne tandis qu’une grande majorité de la population vit dans la pauvreté.

Un polar réjouissant où l’auteur fait mine de changer de narrateur à plusieurs reprises et insère ses propres commentaires pour expliquer ou critiquer le texte de ces narrateurs. Un auteur de tout premier plan en Angola qui a lui-même été vice-ministre dans son pays.